mardi 27 avril 2010

Qui suis-je? Devinette pour matins neigeux!





. Je mange du beurre au doigt, cachée dans le fond du garde-manger.

. Je vole la suce de mon petit frère pour aller la jeter dans les toilettes

. Je monte sur le banc d'apprentissage à la propreté pour aller fouiller dans les brosses à dents et désodorisants.

. Je me sers du mot "heille" pour me faire comprendre...

. Il me prend des manies de croquer, défaire avec mes dents, sucer, toutes sortes d'objets incongrus tels le casque de vélo de ma grande soeur (le styromousse blanc à l'intérieur, misère...) ou encore le jeu de cartes-mémoires (facile de trouver la paire quand on remarque quelle carte est rongée).

. Je n'aime pas les monsieurs.

. Je me sauve pour ne pas faire changer ma couche, je me cache pour faire caca dans les bobettes...

. Je lance ma nourriture par terre comme un bébé pour signifier que je ne l'aime pas.

. Je pousse des cris perçants quand je suis frustrée.

. J'utilise un vocabulaire emprunté chez les plus vieux pour sortir la colère ou la rancune (t'est pas fine/tasse-toi/dégage/c'est moi qui l'a, je veux bon, etc)

. Je change d'idée à tous les deux minutes et je suis également un moulin à parole.

. J'ai recommencé mes réveils de nuits.

. J'ai tendance à me sauver lorsqu'on lâche ma main.

. Je ne veux pas partager mes parents ni mes jouets avec les gentils amis qui viennent me visiter.

. Je suis capable de chialer/lirer/me lamenter non-stop pendant 30 minutes au moins. Puis prendre un petit break et remettre ça!

. Je veux toujours embrasser mon petit frère quand il DORT.

. Je ne veux pas coucher dans le beau petit lit de grand que maman a soigneusement aménagé pour moi.

. Je tiens à ma suce plus qu'à la prunelle de mes yeux.

. Je ne joue PAS avec mes jouets, bien plus intéressant de fouiller, de croquer dans les fruits du bol pourtant théoriquement hors de ma portée, de tendre la main pour voir si j'attraperais pas quelque chose de nouveau sur le comptoir, de DESSINER SUR LES MURS avec des stylos, de me saisir du SIPHON de toilette pour faire une grosse job...

. Je ne reste PLUS calme en poussette, j'ai hâte de DÉBARQUER.

. Je suis reposante pour tout le monde quand je DORS!!!! ;o)

. ET pour finir, il y a des journées ou je laisse croire à mes parents que le bout du tunnel est tout près, puisque je ne présente AUCUN des comportements cités plus haut. Je redeviens un ange, l'espace de quelques heures au moins...

Alors, vous avez deviné???

Il s'agit bien sûr d'un TERRIBLE DEUX EN PUISSANCE!!!!!!!
Vraiment, de ma vie, je n'avais goûté aussi pleinement à la saveur de cette expression!

Notre Petite Fleur est rock'n roll depuis l'arrivée de son petit frère. Une réaction à la mesure de ce qu'elle perd: l'attention exclusive et soutenue qu'elle avait de la part de tous les adultes et grands enfants de cette maison. Nous l'accompagnons là-dedans avec patience, bien que notre fatigue s'en trouve décuplée. Vivement le trois ans, que tout s'estompe enfin! Cette enfant aura été intense tout le long! C'est dans sa nature, et nous comprenons cela, même si nous soupirons parfois de désespoir.

Heureusement, le petit dernier est un bébé exemplaire, patient, souriant, dormeur. Heureusement, la nature a apparemment prévu l'équilibre des forces!

;o)

lundi 19 avril 2010

L'engagement (long, attachez votre tuque!)



L'univers de Grande Ado est bien différent du mien à son age. Quand j'avais 16 ans, les films qui jouaient au grand écran étaient remplis de scènes d'amour édifiantes ou d'épopées chevaleresques. Je pense à Robin des Bois joué par Kevin Costner, les Trois mousquetaires, etc. Chaque fille que je connaissais alors recherchait l'Amour avec un grand A. Nous parlions du nombre de bébés que nous aurions ainsi que de la façon de les élever. Bien sûr, nous allions faire carrière, mais jamais sans famille et enfants! Nous accordions énormément d'importance à ce que notre partenaire, quand nous en avions un bien entendu, ait la même vision que nous en ce qui concerne le mariage officiel (grandiose évidemment), et notre future vie de couple qui s'en suivrait. Et puis, pour passer le temps, on écoutait Michael Bolton, Hélène de Roch Voisine... Bref, l'amour romantique était au coeur des préoccupations de l'époque.

Comme les choses ont changé depuis! Aujourd'hui bien souvent, les jeunes filles à l'école sont des "chicks" ou des "sexy bitch". Au lieu de "Take on me", "Y a de l'amour dans l'air" et "Another day in Paradise" à Musique Plus, on a des vidéos Hip Hop avec des femmes objets, on a l'hyper-sexualisation, on a des films "rapides et dangeureux". On est loin de Superman! Encore plus loin de la Guerre des Tuques! Entendons-nous, cette époque-ci n'a pas inventé le sexe et le machisme mais c'est tellement, tellement partout dans l'univers des jeunes, n'est-ce pas? Et de toute façon, on ne s'offre plus une bague, maintenant on collectionne les piercing en diamants, plutôt. On ne s'entretient plus du futur, mais des fonctions de notre nouveau téléphone cellulaire ou lecteur de musique. On a tué la romance, on l'a délaissée au profit du réalisme cru, exit le rêve à l'eau de rose, vu comme une perte de temps.

C'est dans ce contexte que notre Ado a eu samedi soir le choc de sa vie. ;o) Elle qui évolue dans ce monde pratique, où les familles de la plupart de ses congénères sont tombées sous le couperet du divorce (intense, mais vrai), où l'on aborde la vie de façon inquiétante à grand coup de récession, d'épidémie grippale ou encore de réchauffement climatique, où la relation amoureuse est vue non pas comme un accomplissement mais bien comme un acte social, un passage obligé, prélude à l'union officielle qui sera encadrée et réglementée plutôt que vécue dans l'exaltation échevelée des engagements éternels (je ne parle pas de religion ici mais bien de don de soi). Dans ce monde, les coups de foudre sont devenus rares, les familles jeunes également. Dans ce monde, les gens se choisissent, se structurent, et attendent passé la trentaine pour les bébés, question de vivre avant. Dans ce monde, un élan du coeur est très souvent un élan qu'il faut contrôler, sous peine de faire de graves erreurs! Dans ce monde peu de choses durent: on déménage souvent, on change souvent de travail, pourquoi accorder tant d'importance aux gens? Qu'est-ce qu'un ami d'enfance? Qu'est-ce que le virtuel ne peut pas remplacer?

Samedi soir nous faisions un souper fondue. Notre petit dernier est un as des as! Agé de deux mois, il sait quand dormir pour nous permettre de manger, et même de discuter! Les filles étaient d'humeur gaillarde, affichant leur toute nouvelle coiffure datant de l'après-midi même, et les parents partageaient cette humeur à la faveur d'un excellent vin californien. La famille était ainsi réunie comme à tous les soirs. Grande Ado aurait exceptionnellement dû être absente pourtant, car une soirée pyjamas avait été organisée chez une copine. Cependant, les parents étant en instance de divorce, l'un d'entre eux s'était opposé à la tenue de l'évènement, semblerait-il pour gagner des points dans une guerre avec l'autre. Triste. Mais sans cela, notre discussion n'aurait pas eu lieu, alors soit.

Étrangement, quand la question survînt, je me rendis compte qu'elle n'avait jamais été posée véritablement. Notre Ado cherchait à retourner sur les traces de ses débuts dans l'existence. Elle cherchait à reconstituer l'arrivée de Petit mari dans ma vie, que je partageais alors exclusivement avec elle en monoparentale. Très certainement, ce genre d'exercice tenait de la quête identitaire. Elle nous demanda alors de relater les circonstances de notre rencontre.

Quelque part dans le récit, elle m'arrêta subitement:

Fille-"Quoi? Papa est venu habiter chez toi la journée même de votre rencontre?"

Mère-"En quelque sorte, oui. Nous avons été présentés pendant une soirée, nous avons causé toute la nuit sans nous quitter, puis convenu d'un rendez-vous le lendemain. Nous sommes allés dormir à la fin de cette seconde journée de couple, tous les deux chastement dans un même lit, pour être près l'un de l'autre tout simplement (et c'est vrai). À partir de ce moment, nous avons partagé nos nuits, et ce depuis 15 ans."

Fille-"Quoi, il n'avait pas d'appartement?"

Mère- "Bien sûr! Il est d'abord allé chercher sa brosse à dent, puis sa télévision, les restes de son frigo et sa garde-robe. Son appartement, il l'a finalement sous-loué puisqu'il ne l'habitait plus."

Fille ébahie- "Mais... pourquoi??"

Mère- "Et bien, parce que nous ne voulions plus vivre une minute l'un sans l'autre. Nous étions prêts pour notre aventure de couple et rien, ni le jugement de l'entourage, ni la raison sociale, n'aurait pu briser cet élan du coeur."

Fille- "Ça n'arrive qu'au cinéma! C'est donc bien hot!"

Mère- "Nous avons écouté notre coeur, tout simplement. Nous sommes devenus une famille, nous n'avions pas peur d'essayer, de nous engager. De toute façon, c'était plus fort que nous, c'était un coup de foudre!

Là, c'était comme si j'avais parlé d'un phénomène astronomique rarissime tel une comète frôlant la terre.

Mère- s'amusant de l'étonnement de sa progéniture: "Ce n'est pas tout: nous nous sommes fiancés trois mois plus tard".

Fille- psalmodiant les mains au ciel: "Trois mois, trois petits mois??"

Mère- toujours souriante: "Et oui, alors vînt le mariage cinq mois plus tard."

--Une bombe dans un paysage où les gens se fiancent au moins dix ans avant de passer à l'acte, sinon jamais!--

Fille- ... silence

Mère- "Une fois mariés, papa t'a adoptée quelques mois plus tard."

Fille- "Était-il obligé?"

Mère- pouffant de rire: "Mais non voyons! Mais il voulait que tu portes son nom. Il voulait aussi conserver des droits sur toi advenant mon décès. Il voulait que tu sois vraiment sa fille."

--Un engagement qui l'honore toujours et dont peu d'hommes auraient été capables, même à l'époque--

Fille- "Mais c'est une vrai histoire d'amour ça! Une vraie!!"

Mère- le coeur un peu serré devant cette spontanéité: "Je crois qu'on peut dire que cela."

Fille- "C'est rare au bout!"

-- Là, mon coeur s'est serré tout-à-fait, non pas de chagrin mais d'espoir. Je voudrais tant qu'elle puisse goûter à une relation telle que la mienne, en tant que Femme amoureuse.

Depuis quand l'amour et l'engagement sont passés de mode? Je ne sais trop. Mais je suis certaine que cela n'est pas complètement disparu. Trouveront-elles des hommes prêts à vivre vraiment à deux pour longtemps? Seront-elles des femmes prètes à cela également?

Je sais, j'ai énormément usé de généralisation dans ce billet. Notre époque n'est pas si noire, il y a encore des films et des chansons d'amour. Et certaines familles sont très unies.

Je sais aussi que tout le monde ne vit pas sa relation de couple comme nous avons vécue la nôtre. Une telle fusion n'est pas toujours faisable, ni souhaitable. C'était bon pour nous. C'était tout à fait romanesque, comme je l'avais souhaité petite fille. C'était l'Amour à notre façon à nous.

Cependant, je crois que les exemples d'engagement durable diminuent de façon alarmante dans notre société d'aujourd'hui. Nos parents dans la soixantaine en sont souvent les seuls représentants, et pour si peu d'années encore! C'est l'engagement réel qui fait la différence.

Je souhaite ardemment que notre vie de famille, et surtout notre exemple en tant que couple, fasse naître et entretenir le désir chez nos enfants de chérir les relations humaines à long terme, sans prenez-jetez, sans marchandage. Je souhaite qu'elles sachent vraiment se donner à fond sans regarder derrière, sans craindre l'échec et ainsi pécher par excès de méfiance. Je souhaite qu'elles sachent quitter parfois leur zone de confort quand le jeu en vaut la chandelle, particulièrement quand il s'agit d'aimer, quand il s'agit de procréer, quand il s'agit de vivre sans compter. J'espère qu'elles seront des Femmes à part entière, des Amoureuses passionnées, des Mères assumées, qu'elles choisissent ou non de marcher dans mes pas. Je voudrais qu'elles puissent écouter leur coeur, peu importe si celui-ci leur dicte un parcours peu commun.

Surprenant, parfois, où les soupers fondue peuvent nous entraîner !

Je crois que Grande Ado fera à nouveau des rêves romantiques. Je crois qu'elle voudra connaître le véritable amour, l'attendre s'il le faut, et l'estimer à sa juste valeur comme étant une réussite de vie et une source profonde de bonheur.
;o)

mercredi 7 avril 2010

Passez go et ne réclamez pas les coliques!




Je ne sais si bébé Lutin aurait été un bébé à colique autrement. Cependant je crois avoir trouvé le moyen de lui "occasionner" une telle détente en fin de soirée qu'il passe outre les crises de fatigue et de stress habituelles d'un bébé de cet age.

Chaque soir, alors qu'il commence à devenir un peu grognon comme pour réclamer la dite chose, nous le dévêtons et faisons un peu de gymnastique de bébé avant de faire couler un bon bain à la bonne température. Ensuite, maman s'y plonge la première, et papa lui tend le petit bout de chair si précieux, alors devenu complètement silencieux, comme dans l'attente du premier contact de ses petits pieds avec l'eau chaude. S'il pleurait, tout cela cesse instantanément. Place aux longs regards languides, aux jasettes toutes douces entre maman et bébé, place à un état proche de l'endormissement, aux petits yeux qui fuient derrière les paupières lourdes, au visage souriant aux anges.

Quand on finit par l'extraire du bain, monsieur pique une colère monstre qui dure une bonne minute. Puis, maman termine de le vêtir pour la nuit, une bonne tétée et hop, bébé perd conscience pour 5 heures en ligne! Il va alors se coucher confortablement dans le parc, au salon, et les parents peuvent procéder à une soirée télé en bonne et due forme! ;o)

Il me semble avoir tenu tous les autres jusqu'à endormissement, avec les crampes et gargouillis de digestion liés à leur dernier repas, tous les soirs jusqu'à au moins trois mois.

Dans notre petit clan, l'heure du bain/douche revêt une extrême importance dans la routine de tous le monde, en soirée. Je crois que nous venons de créer un nouvel adepte ;o)

En tout cas, je suis bien contente de sauter l'étape des coliques!

vendredi 2 avril 2010

Portrait de la cuisine



Un gigantesque pain au banane parsemé de gruau trône fièrement dans la cloche sur le comptoir, auprès de la vitamine D pour bébé, du cellulaire qui charge, et du bulletin de Jolie Sportive. Dans l'évier, de la vaisselle comme toujours attend son heure. Depuis la naissance de Petit Lutin, les choses domestiques retardent sans cesse, mais cela aussi, fait partie du tableau.

Une odeur de café fraîchement moulu règne dans la cuisine, les gouttelettes du précieux élixir de réveil se déversent lentement dans la carafe. Une pile de serviette témoigne des bains de la veille, effectués en série et de façon très disciplinée afin de ne pas manquer d'eau chaude... À côté des serviettes, une montagne de tuques, mitaines et manteaux attendant de passer à la lessiveuse pour être finalement remisés.

Un regard rapide embrasse une kyrielle de jouets ou d'articles de bébé semés ça et là, encombrant l'espace de vie, de façon temporaire heureusement! Partout la vie, la vie de ceux qui vivent ici, la vie qui va et qui crée des ilots, des désordres et des piles. Une ou deux paires de souliers dérivent sur le plancher, reliquats des jeux de rôle de Petite Fleur. Un tas de poussière auprès de ces mêmes souliers, autre reliquat.

Sur le comptoir du centre, la montre de la Sportive qui traine, la pinte de lait agonisante, une brosse, une bouteille de Salinex, une figurine de Buzz Light Year...

C'est souvent ainsi que je retrouve ma cuisine, au matin venu, alors que je l'avais soigneusement rangée rutilante et à l'ordre, la veille. C'est une tornade nocturne? Ou des petits diables matinaux?

C'est ainsi que va ma vie. Dire que j'aime ramasser? Je ne crois pas que j'irais jusqu'à cette affirmation! Mais j'aime ceux qui vivent ici, qui déplacent toutes ces choses, qui laissent des traces de ce qui occupait leur existence au moment de leur passage.

Ce qui ne m'empêche pas de leur dire de repasser derrière eux pour remettre de l'ordre! N'ayez crainte! ;o)

Petit Lutin est si petit encore, il ne peut pas avoir bouleversé tant de choses! Mais pourtant, j'ai déjà l'impression que nous sommes une tribu, maintenant ;o) C'est sans aucun doute le manque de temps pour vaquer à mes occupations avec autant d'efficacité qui cause cette impression d'être toujours en allant. Un petit paquet d'amour au creux des bras, une suce à replacer, beaucoup, beaucoup plus de lessive à faire, voilà des exemples de tâches qui se sont ajoutées, de plus.

Demain la cuisine se remplira de rires, de bouches pleines et de papiers de chocolat. Nous ferons des crêpes aux fruits, encore du café, du bon jus d'orange frais. Nous ouvrirons les fenêtres pour laisser entrer le bruit des oiseaux, et toutes ces odeurs délirantes de terre encore humide et de végétation qui s'éveille en exhalant un parfum de l'ancienne saison. Demain la cuisine remplira encore son rôle rassembleur, et accueillera nos vies, encore une fois.
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