lundi 20 mai 2013

Mon garçon gastronome



Je prépare une salade pleine de concombre avec du feta, des olives, des tomates, des oignons rouges et de bons gros morceaux de piments!

Mon fils contemple le résultat dans son assiette et me déclare tout fier: "maman, ça c'est de la salade Y"!

Je l'ai trouvé bien bonne!

( salade grecque, évidemment *lol*)

vendredi 17 mai 2013

L'initiation



La troisième semaine de mai... habituellement celle où l'on ressent que le printemps capricieux nous quitte déjà en douce pour faire place à la constante chaleur. Les feuilles sont pleinement sorties, les abeilles font leur travail, la nature chante.

C'est aussi l'époque de l'année où nous célébrons la première fête de nos quatre enfants: celle de Grande Ado, qui n'est plus du tout une ado malgré son caractère encore bien bouillant. Je me rappelle tant ce premier vrai coup de foudre. Avant elle, la vie n'avait pas cette profondeur.

Au moment de sa venue au monde, je vivais moi-même ma vie de presque plus une ado, l'ayant eue à 19 ans, âge qu'elle atteindra cette année. Elle était désirée, cette pouponne, bien que non planifiée. J'ai tant caressé cette énorme bedaine nouvellement irisée de petits chemins rougeâtres, contemplant du coup mes traits gonflés et mes pieds de géant alors que mes amies surveillaient leur ligne et soignaient leurs propres traits avec du maquillage. J'étais la nouvelle maman la plus jeune et sans avenir de mon petit village, mais moi, j'étais à mon sens une privilégiée. Je venais tout à coup de comprendre le sens de mon existence, et du même coup j'avais casqué en pleine face une grande bouffée du merveilleux mystère de la vie elle-même.

J'avais la fougue de mes années de jeunesse, l'idéal romanesque d'une jeune fille en fleur, l'émotivité à fleur de peau en toute circonstance. Je crois qu'un tel état d'esprit a contribué à faire naître en moi cet univers de "maman de famille nombreuse" dont je vous ai si souvent entretenu. Ma fibre maternelle a vu le jour quelque part dans un fourmillement d'élans du cœur, d'emportements enthousiastes et d'émerveillements propres à l'enfance et à l'adolescence. À l'âge où l'on aime souvent sans retenue, j'ai tenu au creux de mes bras une petite masse de chair rose à l'odeur sublime qui a fait douloureusement battre mon cœur d'un bonheur trop, trop grand pour être mis en mot. J'ai aimé la vie dans ses premiers balbutiements, étant moi-même à l'âge tendre ou on la découvre habituellement encore sans toutefois pouvoir l'appréhender vraiment. Sans prévenir, j'ai eu conscience de ma vie, puis de celle que j'avais pu recréer en mon sein, et finalement de toute la fragilité de l'ensemble, de même que son indescriptible magie. Une initiation, voilà ce que des mystiques en diraient. Regarder dans ses yeux, c'était vivre mille printemps, c'était mourir et naître, c'était pleurer et jouir à la fois, c'était fondre avec le tout en une confiance infinie.

Depuis, j'ai aimé et aimé encore. Mes élans ne m'ont jamais quittés. Sous la carapace et le vernis, je suis demeurée cette petite femme terrassée de bonheur quand je regarde ma progéniture. Ce qui leur arrive m'arrive aussi, je respire leur joies, leur peines, ou tout simplement leur blues. Leurs besoins sont les miens, je les ressens comme tel, de la soif au câlin.

Je considère avoir reçu ce jour là, le jour de la naissance de ma fille aînée, un cadeau inestimable, un don précieux. C'est elle qui m'a sauvée, et non le contraire comme on a sans doute pu le penser puisque j'étais alors monoparentale, jeune et sans études, demeurant chez mes parents. J'ai à partir de ce jour été une femme, une mère, et j'ai pu assumer enfin tous ces instincts que je sentais au fond de moi.

Bon anniversaire, ma Chacha! xxx

mardi 14 mai 2013

Le fil du temps...



... peut parfois prendre des apparences saugrenues.

Ce matin, je l'ai eu entre mes mains.

La couronne de fleur artificielle du mariage de mon ancienne belle-soeur, reléguée au rang de colifichet dans les jeux de princesse de mes filles.

Deux cheveux emmêlés, un châtain et un brun très foncé.

Deux époques, deux enfances, deux vies.

Et moi, qui les relie.

Je palpe le fil du temps qui passe dans la constance de cet environnement qui les entoure, que je crée avec mes mains de mère. Les jeux qui sont passés de mains en mains, les mêmes univers imaginaires, les mêmes chansonnettes, et cela va jusqu'à la même literie, le linge réutilisé, etc. Ce sont ces petits détails qui soudent les enfants d'une même famille, qui leur font évoquer une enfance commune, une banque de souvenirs.

Pour un même objet, dans ma mémoire de maman, se superposent plusieurs paires de yeux souriants, plus d'une cascade de rires différents.

Ce qui me rappelle un peu douloureusement que le fil du temps se déroule ou s'enroule, suivant l'image mentale que l'on aime bien s'en faire. Et que plus le fil sera long, plus je serai vieille. Et plus ils seront grands.

mercredi 1 mai 2013

Chez grand-maman...


Chez grand-maman...

- Il y a toujours une petite surprise sucrée, soit dans saccoche, soit dans le congélateur, de celles que maman refuse de nous donner parce qu'il y a plein de "chimique" dedans...

- C'est le seul endroit ou l'on écoute la télévision couchés sur le divan avec nos gougounes encore dans nos pieds!!!

- Chez grand-maman, il y a encore Yoopa sur le cable. Maman l'a coupé à la maison parce qu'elle n'en pouvait plus de contempler nos bouches ouvertes et nos cerveaux gelés (j'ai vraiment des télévores ici je dois toujours veiller au grain lol)...

- Chez grand-maman, pas de règles ou de restrictions pour l'ordinateur ou le i-pod. En plus elle a la technologie sans fil alors que maman est trop granole pour l'installer à la maison: résultat on peut chatter dans une chaise patio sous les étoiles ...

- Chez grand-maman on mange quand on a faim. Et on mange après le souper si on veut, encore une ou deux collations chapardées dans le bol à fruit ou le garde-manger remplis de biscuits sodas... On peut choisir de ne pas manger ci, ou de manger davantage de ça. On peut mêmeeee placer nos commandes pour la prochaine fois ;o)

- Chez grand-maman c'est décoré comme un petit chalet et rempli de trouvailles bazardées ici et là, souvent pour le plaisir du jeu, comme un ensemble de fléchettes en caoutchouc, une petite fontaine pour regarder couler l'eau ou encore un gigantesque casse-tête en progrès sur la table de patio...

- Chez grand-maman se trouve aussi des choses anciennes dont maman se souvient avoir fait usage dans son enfance, et qui sont nouvelles pour nos petits yeux...

- Chez grand-maman la porte de derrière est souvent ouverte, on sent le vent du soir, on sort regarder les étoiles, on entend les outardes arriver au printemps et repartir à l'automne...

- Chez grand-maman il y a un jardin, une toute petite piscine et un spa, mais juste ça pour nous les petits, c'est un paradis...

- Chez grand-maman souvent, on a sali notre chandail parce que le jus du Mister freeze a coulé, on a les pieds un peu noircis parce qu'on s'est promenés sans souliers à l'extérieur, on a la bouche aux couleurs du repas consommé, on a le costume de bain encore sur la peau à l'heure du départ, et les cheveux défaits ou emmêlés, mais le coeur heureux et saoulé de grand air.

- Chez grand-maman on peut fouiller, on peut bouger, y a rien de neuf, y a rien de payé cher, y a que des meubles qui sont là pour nous accueillir... Des chaises, des bancs, des balançoires, partout partout!!!

- Chez grand-maman on est certains de pouvoir vacher!! Pas de tâches, pas de devoirs, pas de presse!

- Chez grand-maman c'est comme être en vacances. C'est ma 19 ans qui a déclaré ça ce soir.

Les grands-parents, c'est un très gros morceau dans la vie de mes enfants. En particulier pour les plus jeunes. Mais aussi pour les plus grands. Et même pour les vraiment plus vieux (nous).
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