mercredi 25 novembre 2009

L'âge des frustrations



Quel est-il: 15 ans ou 2 ans? Ou trente-cinq ans? J'avoue être bien en peine de trancher la question.

C'est un fait, le feu de la frustration maternelle couve encore en moi comme un braiser mal éteint. Non pas envers la plus petite, qui elle ne fait que suivre la route bien établie et balisée par ses instincts, route qui la conduit en ce moment sur les pas de Dora l'Exploratrice, chercheuse de filons.

C'est envers ma quinze ans que se dirige tout ce fiel, alimenté par le souvenir de l'épreuve pénible que nous avons traversée par sa faute. Il me semble qu'à cet âge, on peut comprendre et anticiper... il me semble pourtant avoir tellement répété!

Je m'explique. Avant-hier midi, nous sommes à nos petites occupations, moi, Jolie Sportive et bébé, qui joue habituellement de façon très prévisible. Pas ce midi-là. J'entends bien un peu de fouillis de l'autre côté, dans la salle à manger, mais je ne m'inquiète pas substantiellement, habituée à ce que bébé choisisse cette pièce comme lieu de récréation.

Horreur et consternation lorsqu'elle en émerge avec les mains aux couleurs d'un Télétubbies: bleu électrique! Ciel! Du vernis à ongle partout, sur son gilet irrémédiablement condamné, sur les si mignons pantalons cargo neufs, sur les lattes du plancher providentiellement fait de bois, partout sauf dans son visage, chose que je constate instinctivement avec le plus grand des soulagement. Elle n'a pas été tenté de goûter à ce nouveau bonbon...

C'est tellement l'âge pour ça, deux ans et demi!!! Je pense que c'est le moment où les enfants sont les plus susceptibles d'attenter bien involontairement à leurs jours, en toute naïveté. Car à présent, notre Petite Fleur, elle dévisse, elle contourne les loquets, elle s'étire et s'empare, elle saute et elle se précipite, sur le mou comme sur le dur! *soupirs*

Un incident semblable s'était produit il y a deux semaines avec un crayon noir à maquiller les yeux. Grande Ado a pour habitude de laisser ses produits de beauté, fers et colifichets dans cette armoire antique à battants, terrain fertile pour les recherches exploratoires de la plus jeune. Bien au fait de cette désagréable manie, je lui ai souvent répété de tout retirer du dit endroit. Pourtant, régulièrement, un objet retrouve par enchantement le chemin de l'antre, probablement à la faveur d'un empressement matinal. Cette semaine, il s'agissait d'un vernis à ongle bleu électrique.

Cacophonie de pleurs et de directives alarmées, ce midi-là, alors que moi et Jolie Sportive faisions équipe pour limiter les dégâts. D'abord Petite Fleur, très à risque de mettre ses mains dans sa bouche ou ses yeux. Je n'ai pas de "remover" à la maison. Je déteste les produits chimiques, sous toutes formes. L'odeur de ce truc à décaper est une horreur en soi. Le vernis aussi, par ailleurs, dont les effluves ont vite fait d'embaumer la maison. Bébé s'époumone, complètement paniquée devant nos efforts: elle hurle que c'est terminé, que ses doigts ne sont plus sales. Pourtant, je passerai une bonne heure à retirer la substance au moyen de frictions avec de l'huile végétale et des serviettes humides de bébé (étrangement) pour ne pas abimer davantage sa peau rougie par le contact abrupt. Finalement, avec l'aide supplémentaire d'un peu d'alcool et de fixatif, et avec beaucoup de patience, j'arrive à tout enlever. Jolie Sportive quant à elle s'était attaquée au plancher, qu'elle a sauvé avec des éponges abrasives.

Dans un élan de colère, j'ai balancé toute la réserve de vernis de l'Ado à la poubelle. Dans les circonstances, je crois qu'une leçon s'impose. Quand elle aura le droit d'en acheter de nouveau, elle en prendra bien soin.

Ironie du sort, le lendemain matin Petite Fleur a déniché un mascara dont elle s'est enduit les doigts avec curiosité. D'accord, l'objet était dans le territoire de l'Ado (sa chambre). Cependant, peut-être est-il temps pour elle d'apprendre à regrouper ses effets dans une trousse, en un lieu sécuritaire? Elle est si désordonnée que ce seul exercice lui semble pénible. Pourtant, il lui faudra se montrer responsable de ses avoirs.

Misère!

Ce n'est pas facile d'être le Cerbère, la préposée à la sécurité, la maîtresse d'école et le juge de paix, le tout dans une même journée. J'ajoute: également la concierge. En effet, je termine enfin ce billet dont l'écriture a été soudainement interrompue par un accident de pratique à la propreté (lire ici que j'ai eu les deux mains plongées pendant un bon trois quart d'heure dans le nettoyage d'un caca répandu aux quatre points cardinaux)...

Tranche de ... discipline!

samedi 21 novembre 2009

Lyrisme



Rien à déclarer.

À part que...

Est-ce qu'il y a de quoi de plus plaisant que de sentir sa famille unie? D'observer les enfants en train de courir dans la cour un samedi matin, et s'amuser ferme malgré la différence d'age? De jouer une partie de carte avec sa moyenne tout en aidant la plus vieille à "réfléchir" sur un travail de français qui frise la philosophie?

Quoi de plus merveilleux que de ressentir profondément que chacun des membres de cette famille est à l'endroit où il souhaite être.

Après une fondue, nous allons projeter un film en famille, avec du pop-corn maison.

Le bonheur est si simple parfois.

lundi 16 novembre 2009

Noël ne me rebute plus





L'an dernier, j'écrivais à peu près à la même date (étrange comme la vie se répète), un billet sur le temps des fêtes que je sentais arriver à grand pas.

Il faut dire d'emblée que la donne n'est pas réellement différente cette année, voire même plus complexe! J'attends un enfant, je serai très "grosse" quand arrivera le moment des festivités, et comme c'est habituellement moi qui reçois, ce fardeau continue de m'incomber puisque dans la tête des gens, le party c'est dans ma maison et pas ailleurs! J'apprécierais vraiment être invitée mais il ne semble pas que ce soit dans l'air du temps.

Mais on dirait que cette année j'ai décidé de prendre le parti de l'optimisme. J'écouterai ma fatigue, on fera simple, et si j'ai besoin d'intimité je m'organiserai pour la créer, cette bulle familiale qui m'est si précieuse.

Au-delà de toutes ces considérations pratiques, je dirais que le lieu de la magie de Noël ne se retrouve pas dans la réunion, cette année. Il est dans une paire de yeux complètement et nouvellement ébahie par tout ce qui touche la fête tant attendue. Les plus beaux petits yeux de la terre sont ceux d'un enfant dont la naïveté est encore toute intacte, devant le sapin, devant les cadeaux, les décorations, la neige et tout ce tralala dont nous nous repaissons depuis tant d'années, et qui commence par ailleurs à nous faire parfois tourner en bourrique.

Il faut voir les grandes soeurs questionner sur la marche à suivre:

- Doit-on lui dire que le Père Noël existe, vraiment? Bien sûr, et pour les 5 prochaines années minimum mes chéries!! À vous de transmettre la magie que vous avez reçue, et qui subsiste encore dans un coin de votre coeur déjà un peu aigri par l'expérience de la réalité.

- Laissera-t-on des biscuits? Qui les mangera? Et l'histoire de la cheminée? Justement mes amours, papa a refait la tête de cheminée cet automne et depuis qu'il contemple son chef-d'oeuvre, il s'applique à raconter à notre Petite Fleur comment le Grand Homme descendra par le trou qu'il a fraîchement rénové! Il ne faudrait surtout pas couper court à tant de plaisir gratuit!

- Et l'arbre, le perchera-t-on sur une table comme l'an dernier? Mais non! Notre petit bébé est de plus en plus capable de comprendre les consignes à ne pas enfreindre! Nous n'aurons qu'à placer les plus précieuses et les plus fragiles en haut de l'arbre...

Et pour finir: quand est-ce qu'on décoooooore, quand est-ce qu'on fait l'arbre!!!!!??

La magie est contagieuse. C'est l'essence même de Noël qui nous est à nouveau accessible, ce bout de tendre enfance qui goûte le bonbon à la menthe et le chocolat couvert de dorures. Quand on dit que l'enfant est une richesse, c'est à cela que je le raccroche: la possibilité de goûter encore à ce que la vie a de meilleur, à travers les joies spontanées d'un coeur encore pur.

L'autre soir, nous sommes allés à la pharmacie. En entrant j'y ai tout de suite vu une série d'albums de Noël colorés en vente à des prix ridicules. Me voilà excitée comme une puce, et Petit mari perplexe, lui qui venait d'essuyer une longue conversation sur le budget à surveiller. C'était plus fort que moi, j'imaginais l'émerveillement de bébé et ça faisait ma journée, ma semaine même. Aussitôt, j'ai tendu l'avant-bras et commencé d'empiler mes précieux achats avec un sourire tout aussi précieux dans le visage.

Ce tantôt, en guise d'activité éducative, moi et Petite Fleur allons compléter un album à collants thématique des Fêtes.

Et je me plairai à penser qu'au moins encore pour quelques années, Noël nous apportera ce qu'il promet toujours: la paix, l'amour.

mardi 10 novembre 2009

Brèves



Grosse période côté scolaire ces temps-ci! Les examens de fin d'étape, les projets de Programme International, la pression quoi! Et au travers de tout cela, les enseignants qui s'absentent pour cause de maladie - possiblement celle du code postal - et l'envie presque irrésistible de glisser nos enfants dans des zip-locs et de les garder à la maison pour les protéger des vilains microbes (comme disait dernièrement un journaliste sur cyberpresse). Dire que les années précédentes, j'appréhendais plutôt la gastro ;o)

Hier après-midi, je me suis laissée prendre au charme d'une marche qui s'est éternisée de façon prévisible pourtant, vu ma destination passablement éloignée de la maison. Nous sommes rentrées à la belle noirceur, moi et Jolie Sportive que j'avais cueillie au passage à l'école, fatiguées à souhait. Je poussais bébé et les provisions achetées, soulageant pour quelques coins de rue la grande fille de son sac d'école passablement chargé. Pas raisonnable, tsss! Mais il faisait tellement beau!!! À cette heure, une faune importante de marcheurs peuple encore les rues; des enfants qui descendent de l'autobus, des vieillards qui prennent sagement l'air sur une asphalte sèche avant de ne plus pouvoir le faire en hiver... Bref, la ville vit, malgré le soir qui s'abat de plus en plus tôt. C'est peut-être le secret pour garder le moral malgré la saison justement: continuer à vivre! Novembre tu n'y arriveras pas cette année! Je suis bien trop occupée pour m'apitoyer ;-) Malgré que ce matin, je me suis levée avec une légère séquelle de cette expédition plutôt physique pour une femme enceinte de 26 semaines: un mal de dos à force d'avoir poussé dans les nombreuses côtes. C'est une marche d'au moins 5-6 kilomètres en plus!

Au retour, Petit mari avait commencé le souper. Après quelques instants de repos, j'ai entamé la préparation de petits gâteaux au choco-banane, car les dits fruits s'en allaient vers une pente dangereuse. Ma cuisine fait le bonheur des luncheux aujourd'hui.

Petite routine habituelle ces jours-ci! On se repose des petits microbes qui ont fait récemment leur entrée dans notre maisonnette. Même la plus vieille se couche à 8:30pm et avec joie en plus! Dodiche-dodo comme dirait notre Petit Fleur!

jeudi 5 novembre 2009

Comme chez Tim Horton: Muffins aux framboises!!




Je sais, la photo est floue... mais comme la chose est délice!!!
Enfin j'ai trouvé la recette de muffin aux petits fruits qui est une réussite assurée!!!
Je ne vous la donne pas! Je vous offre plutôt le lien, qui se trouve sur le blog d'une gentille copinaute qui ne cesse de chatouiller mes papilles ;o)

mardi 3 novembre 2009

Une journée entre filles





Hier matin, il y avait pédagogique. Je trouvais cette initiative excellente à l'issue de la fin de semaine toujours fatigante de l'Halloween et du retour à l'heure normale. Mes trois princesses ont pris le temps de vivre un peu, mais les deux plus grandes avaient une idée en tête: les magasins! Jolie Sportive a grandi d'un bon pied depuis l'hiver dernier, elle termine d'user les pantalons de sa soeur qu'elle porte depuis peu, du haut de ses 10 ans, alors que l'autre les avaient étrenné au secondaire I... C'est dire la différence de grandeur: ma sportive est au moins deux ans à l'avance! Bref: elle a besoin de vêtements neufs. Sa féminité s'épanouit ces mois-ci, et l'on sent bien que l'habillement commence à prendre une importance au niveau de son identité personnelle.

La plus vieille, quant à elle, caressait une idée fixe depuis ses toutes premières paies au jardin d'enfant: un manteau d'hiver hot! Puis il fallait aller au Dollorama, au IGA, au Bureau en Gros, pour toutes sortes de raisons.

Nous voici donc, après un bon dîner végétarien derrière la cravate, en route pour le monde du capitalisme. Alors qu'avec la Grande, tout est tâtillonnage, Jolie Sportive quant à elle opte pour l'efficacité: c'est un oui, ou un non. Elle et moi enfilons, et éliminons les modèles allègrement, bébé observant ce manège bien calée dans sa poussette, tandis que l'autre trouve le moyen de s'installer avec quelques morceaux dans une cabine voisine, et me faire sortir une bonne quinzaine de fois pour émettre une opinion parfaitement inutile sur une couleur ou un modèle. Je dis inutile car au final, elle avouera ne pas pouvoir prendre tel chandail ou telle culotte parce qu'une amie a la même, ou semblable... Grrr!

Pendant que je me livre à cette course folle, j'ai tout de même le temps de me faire remarquer que je suis actuellement en compagnie de mes trois, bientôt quatre enfants, dans un lieu public. Tout coule, tout roule, nous sommes très coordonnées malgré tout. Même bébé se montre patiente et conciliante, acceptant les bisous plaqués dans le front malicieusement, ou les petits chatouillis au passage. Une maman est occupée dans la cabine d'à-côté avec sa fille un peu plus jeune que l'Ado. Elle s'applique bien volontiers à oeuvrer comme habilleuse, et je les entends rigoler parfois, tout comme nous le faisons. Elle pose discrètement un regard sur nos activités, je dirais qu'elle essaie de déterminer le nombre d'enfants qui m'accompagne. J'en tire une certaine fierté: j'en ai encore pour de longues années à m'offrir ce plaisir de voir mes filles papillonner, se mirer dans la glace, offrir des moues satisfaites, ou des yeux quémandeurs. En tant que magasineuse invétérée, je suis dans mon élément ;o)

De retour à la maison, et même pendant le trajet, nous parlons sans arrêt de la vie, de l'amour, des choses du coeur, du futur, des métiers, de la grippe et des façons de conserver la santé (!!). Grande Ado est à une étape ou elle essaie de se projeter, d'imaginer ce que sera sa vie professionnelle, sa vie de couple, ce qui l'attend bref. Je lui répète que tout, ou presque, repose entre ses mains. Elle me fait remarquer qu'elle ne connait pas beaucoup de familles fonctionnelles comme la nôtre, ou les parents sont amoureux, et le mode de vie "normal" (selon elle bien entendu ;o). Ça me fait un petit velours au passage, évidemment... Ne travaille-t-on pas si fort pour leur transmettre quelque chose? Elle assure qu'elle désire profondément un minimum de trois enfants dans sa vie d'adulte, mais qu'elle ne commencera pas aussi tôt que moi (fiou! ma belle). C'est pour moi un très bon moment de prendre discrètement le pouls de ses aspirations secrètes, de son être intérieur. Et cet être se révèle loyal, intègre, entier, avec des valeurs familiales émergentes, pour mon plus grand plaisir.

Décidément, ces journées entre filles sont à répéter. J'ai autour de moi une équipe formidable, et une si belle mission à faire advenir les conditions nécessaires à l'épanouissement maximal de chaque membre. Je commence à penser que mes filles sont durablement connectées à ce milieu sécurisant et affectueux que mon Homme et moi tissons autour d'elles. C'est ma paie, toute la raison d'être de ce à quoi je tiens.
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