vendredi 2 avril 2010

Portrait de la cuisine



Un gigantesque pain au banane parsemé de gruau trône fièrement dans la cloche sur le comptoir, auprès de la vitamine D pour bébé, du cellulaire qui charge, et du bulletin de Jolie Sportive. Dans l'évier, de la vaisselle comme toujours attend son heure. Depuis la naissance de Petit Lutin, les choses domestiques retardent sans cesse, mais cela aussi, fait partie du tableau.

Une odeur de café fraîchement moulu règne dans la cuisine, les gouttelettes du précieux élixir de réveil se déversent lentement dans la carafe. Une pile de serviette témoigne des bains de la veille, effectués en série et de façon très disciplinée afin de ne pas manquer d'eau chaude... À côté des serviettes, une montagne de tuques, mitaines et manteaux attendant de passer à la lessiveuse pour être finalement remisés.

Un regard rapide embrasse une kyrielle de jouets ou d'articles de bébé semés ça et là, encombrant l'espace de vie, de façon temporaire heureusement! Partout la vie, la vie de ceux qui vivent ici, la vie qui va et qui crée des ilots, des désordres et des piles. Une ou deux paires de souliers dérivent sur le plancher, reliquats des jeux de rôle de Petite Fleur. Un tas de poussière auprès de ces mêmes souliers, autre reliquat.

Sur le comptoir du centre, la montre de la Sportive qui traine, la pinte de lait agonisante, une brosse, une bouteille de Salinex, une figurine de Buzz Light Year...

C'est souvent ainsi que je retrouve ma cuisine, au matin venu, alors que je l'avais soigneusement rangée rutilante et à l'ordre, la veille. C'est une tornade nocturne? Ou des petits diables matinaux?

C'est ainsi que va ma vie. Dire que j'aime ramasser? Je ne crois pas que j'irais jusqu'à cette affirmation! Mais j'aime ceux qui vivent ici, qui déplacent toutes ces choses, qui laissent des traces de ce qui occupait leur existence au moment de leur passage.

Ce qui ne m'empêche pas de leur dire de repasser derrière eux pour remettre de l'ordre! N'ayez crainte! ;o)

Petit Lutin est si petit encore, il ne peut pas avoir bouleversé tant de choses! Mais pourtant, j'ai déjà l'impression que nous sommes une tribu, maintenant ;o) C'est sans aucun doute le manque de temps pour vaquer à mes occupations avec autant d'efficacité qui cause cette impression d'être toujours en allant. Un petit paquet d'amour au creux des bras, une suce à replacer, beaucoup, beaucoup plus de lessive à faire, voilà des exemples de tâches qui se sont ajoutées, de plus.

Demain la cuisine se remplira de rires, de bouches pleines et de papiers de chocolat. Nous ferons des crêpes aux fruits, encore du café, du bon jus d'orange frais. Nous ouvrirons les fenêtres pour laisser entrer le bruit des oiseaux, et toutes ces odeurs délirantes de terre encore humide et de végétation qui s'éveille en exhalant un parfum de l'ancienne saison. Demain la cuisine remplira encore son rôle rassembleur, et accueillera nos vies, encore une fois.

4 commentaires:

Sébastien Haton a dit…

Comme vous le racontez, on sent qu'entrer dans la cuisine chaque matin, c'est renaître !

Caroline (La Belle) a dit…

Je me reconnais dans cette cuisine au désorde où je prends la peine de ramasser et tout est un éternel recommencement le lendemain ;-) Toutefois nous ne sommes que 4 à vivre dans cette cuisine ! J'ose imaginer ce que c'est lorsque c'est une "tribu" comme tu le dis si bien !

Mais lorsqu'on y pense, je préfère de loin avoir mes petits amours et mon Amour auprès de moi que de passer mes journées entières à ramsser (même si j'aime le faire - 1 fois par jour c'est assez pour moi ! alors le reste du temps on profite de la vie !).

La Mère Michèle a dit…

La Belle: c'est pour ça que c'est toujours un peu bordélique hihihi!

grenouille verte a dit…

quel beau billet vibrant de vie et de vérité !! Malgré le désordre,ça donne vraiment envie d'y entrer et de prendre un bon café !!!

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