
Je n'en ai pas parlé beaucoup, car je n'avais pas le coeur à la fête, mais nous connaissons actuellement et temporairement quelques problèmes d'approvisionnement budgétaire en raison d'une erreur dans la demande de prestation d'assurance chômage de l'Homme. Le lecteur habitué ne l'ignore pas, Petit mari est maçon. Janvier et février sont donc des périodes mortes auxquelles il faudrait idéalement parer bien à l'avance, et pendant lesquelles la vie se fait nettement plus frugale.
Peu avant Noël, je m'étais mise à porter davantage attention à nos dépenses familiales, notamment en matière de nourriture. Peut-être est-ce un ancien réflexe d'enfant élevée dans une famille aisée, mais toujours est-il que je ne regardais jamais vraiment avec attention les spéciaux, je ne "
stockais" pas vraiment non plus. Aucune planification particulière. Bien sûr, ce n'est pas que je dépensais sans compter: forcément on doit avoir une certaine discipline quand on est maman au foyer d'une tralée avec un seule salaire, celui de l'Homme. J'y allais au jour le jour, et au goût du jour, tout simplement. Il faut dire aussi que ma fibre scientifique en matière de nutrition m'éloigne de la consommation de
fast-food (souvent moins cher) et de la nourriture bas de gamme peu nutritive (ex: le congelé
commercial en remplacement du frais, la charcuterie, etc). En d'autres termes, nous mangeons le plus souvent santé. Très peu de viande rouge, pratiquement jamais de charcuterie, du bio pour certains produits, etc. Difficile de cadrer de telles préoccupations avec un budget et une liste établie à partir des spéciaux.
Pourtant, je me suis livrée à un exercice du genre, peu avant les Fêtes. Et je dois avouer que je perdais au change à ne pas avoir tenté la chose par le passé. En novembre, j'ai commencé à acheter de ce que je prévoyais nécessaire pour les vacances des Fêtes, en quantité raisonnable, de façon à répartir mes achats sur une plus longue période d'allocation de fonds. Je suis tombée sur des essentiels à rabais, certes. Je me rappelle avoir acheté de notre bûche favorite à 3/5.00 et il m'en reste encore une au congélateur. Les quatre dindes à 0.77/lb nous ont nourri une bonne partie du dernier mois, il en reste une au congélateur qui sera cuite sous peu. Etc.. Vous voyez ce que je veux dire? L'idée n'est pas de courir absolument
tous les rabais, mais de planifier à long terme ce dont on va avoir besoin et de l'obtenir au meilleur prix possible. Profiter de ce prix lorsqu'il passe est un réflexe salvateur.
Le titre de ce billet est
libération. Faire un peu d'économie familiale a été libérateur à bien des points de vue. Le fait d'effectuer tous ces achats à l'avance me permet de créer des menus sur quelques jours sans avoir à mettre les pieds à l'épicerie ($). C'est vraiment réconfortant de savoir qu'on ne se pose plus la
question qui tue chaque soir, et qu'en plus, on nourrit sa famille sans se faire manger la laine sur le dos par les grandes chaînes. Économie se faisant, je me retrouve de surcroît avec une abondance de denrées et de choix qui crée une impression de richesse là où auparavant, il n'y avait qu'impuissance et irritation devant les tablettes vides du frigidaire.
Pour en revenir à notre période creuse, c'est grâce à elle que je réalise cette semaine tout le bien fondé de ma démarche. Nous attendons des sous qui ne viennent pas depuis au moins deux semaines. Pourtant, de façon surprenante, je n'ai eu recours au crédit (et oui, quand le porte-feuille est vide il l'est vraiment!) qu'une seule fois et pour un tout petit montant, afin d'approvisionner les essentiels (couches, lait, fromage, oeufs). Nous avons connu des hivers autrement plus pénibles pour ce bout de plastique, tant notre manque de préparation budgétaire nous nuisait. Mes réserves baissent, certes, mais elles sont là pour ça: pallier aux périodes creuses!!! Je n'ai pas manqué de tout ce qu'il me fallait pour concocter des desserts délirants, et de bons repas santé. Chaque fois que je mettais la main sur une denrée achetée intelligemment à bon prix, je me félicitais d'avoir été aussi sage, et je me promettais d'être encore mieux préparée l'an prochain, forte d'une réserve que j'aurai accumulée et gérée toute l'année, cette fois. Facile avec les produits non-périssables, souci de rotation pour les denrées périssable, mais au final= économie!
Libération aussi parce que nous avons familialement vaincu dans les deux dernières années
un démon qui nous affligeais tous, et qui vidait notre porte-feuille mieux qu'une période creuse puisse le faire. Je nomme le coupable: le restaurant. Un manque de planification au niveau des repas entraîne sans faillir une panique au moment des heures critiques de fin de journée où chacun en a
son truck. Facile d'aller enrichir le
Subway en de telles circonstances. Et bien, je ne peux me rappeler le dernier restaurant que nous avons fait en famille. Les enfants ne le réclament même plus! Par les années passées, il nous est arrivé de comptabiliser jusqu'à 60$ de restauration rapide par semaine, ce qui représente un paiement d'auto par mois!!!! C'était il y a trois ou quatre ans, quand nous avions seulement les deux grandes. Il va sans dire qu'il nous fallait remédier à cette béquille alors que nous envisagions d'agrandir la famille! Ce que nous avons fait! Prenez le temps de scruter vos habitudes en matière de restauration, peut-être aurez-vous des surprises.
Bref: simplement en y regardant de plus près en matière de consommation, j'ai pu faire la multiplication des pains et éviter que notre situation financière ne se dégrade. De plus, j'ai rendu plus agréable le quotidien alimentaire de chacun. Ça en valait vraiment la peine. Me restera à rebâtir mes "réserves" quand les fonds rentreront. Je pense que je viens d'ajouter une corde solide à mon arc de gestionnaire familiale. Une corde qui peut sembler évidente pour bien des gens qui la possèdent déjà, mais qui est un nouvel acquis pour moi: prendre soin des intrants et des sortants. Ce n'est qu'un début, par ailleurs.