vendredi 27 mars 2009

Le pied dans la bouche, et autres frasques





Je suis une personne très vive, très impulsive, et depuis quelques années, phénomène probablement accentué par mon relatif isolement, très volubile. Ce dernier trait, je me l'explique par le manque de pratique. Quelqu'un de bien entrainé à travailler avec le public possède d'expérience cette facilité à aborder son interlocuteur, à l'amener vers lui dans les meilleures conditions, à produire l'impression qu'il désire, exactement celle qu'il désire. Je l'ai eue, cette facilité, mais on dirait que je l'ai perdue. Je suis un peu nerveuse, toujours, quand vient le temps de faire connaissance. Jamais je ne m'empêcherai de faire de nouvelles rencontres pour ça, sauf que je m'aperçois que je me mets plus souvent le pied dans la bouche en raison de cette fébrilité intérieure.

Hier soir, je vais chez ma grande amie pour rencontrer sa tante dont elle me parle depuis 15 ans. C'est une femme très sympathique, imposante mais ricaneuse, bref, tout va bien. Et comme je la sais très au courant du lien qui nous unit moi et mon amie depuis de si longues années, je sais qu'elle cherchera à comprendre ce que j'ai de si extraordinaire(!!) pour que mon amie me place si souvent au premier plan dans sa vie, au détriment parfois de sa propre famille. Une légère pression me tarabuste. En ces temps-là, je parle! Je meuble la conversation. Comme je l'ai dit, je suis très expansive, très extravertie. C'est alors que je perd le contrôle des conséquences possibles de tout ce verbiage.

-"Qu'elle est belle la poupoune toute en rose", fait la tante en parlant de ma fille.

Moi de répondre que je l'ai habillée un peu en habitante aujourd'hui puisque nous ne pensions pas sortir, et qu'elle fait un peu loufoque avec son legging à pois roses agencé à son chandail d'un autre rose... Mais que bon, j'adore les pois!

Disant cela, je lève les yeux pour rencontrer le col de chemise de la dame, noir à ... pois! Misère! Je patine un peu: "tiens, toi aussi tu aimes les pois! hahaha!".

Fine mouche, la tante ne perd pas une si belle occasion: "tsss! nièce adorée, je connais ta chum depuis 15 minutes et elle me traite d'habitante!!!!"

Je veux rentrer sous terre lolll

Un peu plus tard, nous prenons place à table. Le bébé de deux mois est tout près dans sa balançoire, et j'ai annoncé que j'étais la prochaine sur la liste pour me gâter, advenant le cas où elle se réveillerait, puisque j'avais déjà mangé. La tante, toujours aussi humoristique, me lance "et puis moi je te surveille!" pour je ne sais trop quelle raison. L'impossible survient alors: en allant me chercher une fourchette, je placote et je placote encore, et la fourchette m'échappe pour aller atterrir lourdement environ à deux mètres à côté de la balançoire. Rien de dangereux, même pas une seule seconde. Mais il n'en fallait pas plus pour que le geste se retourne avec éclat contre moi ;o) Fusent alors les moqueries de toute part: "ouin la marraine elle l'aime fort sa filleule pour l'attaquer à la fourchette!!". Un point pour la tante et sa surveillance...

Re-soupirs!
J'ai eu la sagesse de rire, même si au fond de moi, je mortifiais ma maladresse.

De toute façon, je n'ai pas bien le choix de rire et de composer quotidiennement avec ce trait de caractère car il m'honore assez souvent.

Avant-hier, j'entre chez la coiffeuse. C'est un très petit local, petit comme un salon de maison. Et c'est bondé de personnes du troisième âge! De ces personnes qui, fidèles au climat de leur époque, commentent tout et ont toujours le mot pour rigoler. En retirant mon manteau, je ne sais trop comment, j'accroche un présentoir à livre de coiffure et tout s'effondre dans le plus grand des fracas. Des livres lourds, pas des revues. Tous ces regards se fixent sur mon visage, en attente de la mimique logique d'embarras. Au lieu de cela, je leur sers un retentissant "bonjour" en ouvrant les bras! Comme si j'avais fait ce geste afin que mon entrée soit des plus remarquée. Hilarité générale. Un vieil homme me dévisage d'un air goguenard et souligne que j'ai l'air d'avoir de l'expérience dans les gaffes. Je lui réponds que tout le naturel dont je fais preuve en ce moment démontre que cette frasque est loin d'être ma première.

Re-re soupirs!

Je suppose que cela fait partie de mon charme! En tout cas, c'est dans ma personnalité! Si vous me rencontrez un jour, sachez que j'ai l'air tout à fait normale. Votre maison, vos enfants, tout est encore en relative sécurité en ma compagnie. ;o) Et puis, le plus souvent, j'ai des choses extrêmement intéressantes à dire! Mais si vous êtes patients, vous gouterez vous aussi à ce charme qui est mien! Il faut s'assumer, dans la vie :-)

8 commentaires:

Unknown a dit…

Bah je crois que ça fait partie de ton charme. Je suis comme ça, très maladroite, mais j'en rigole tellement que les gens rient avec moi :)

On ne peut pas y faire grand chose de toutes façons :)

Pommette a dit…

J'ai eu une passe extrême moi aussi adolescente et même début vingtaine... Encore aujourd'hui, je suis un peu gaffeuse. Ce qui t'es arrivé chez ta copine et au salon de coiffure aurait facilement pu m'arriver à moi aussi. J'en ris beaucoup aujourd'hui, mais adolescente, ma gang d'amis m'écoeurait assez pour que... ça me blesse. Aujourd'hui je me connais bien et j'en ris beaucoup. Je le dis franchement: Bien oui, c'est moi, que voulez-vous, je suis gaffeuse de nature!

J'aurai peut-être, par contre, essayé d'être un peu plus discrête et n'aurai pas lancé de "Bonjour!" après avoir fait tomber toutes les revues... Belle reprise en tout cas! En tout cas! En lisant ton billet je me sens moins seule. Je penserai surement à toi à ma prochaine frasque... Merci beaucoup! ;)

La Mère Michèle a dit…

hihihi!!

Pommette: ça me faisait autant plaisir qu'à eux de tourner ça en plaisanterie :) Je me suis fait un plaisir, comme au théâtre :)

De parfaits inconnus, c'est toujours moins dérangeant, je suis pas mal moins gênée ;o) Je suis même un petit clown. C'est "où ça compte" que j'aime pas benben gaffer :oS

Grande-Dame a dit…

Je croirais me lire. Ça semble moins embarrassant quand ça arrive aux autres (moi aussi je mets ça sur le compte de la sécheresse de social).

La Mère Michèle a dit…

:o))) sécheresse de social loll
Bien vrai!

Chantal a dit…

Je me pose la question suivante: as-tu écris ce poste pour moi ?

Je me reconnais tellement dans ton premier paragraphe que c'est pas possible. Et c'est mon genre aussi pour la dame au petit pois.

Pfff! C'est sur, tu me connais !

La Mère Michèle a dit…

:-)

Caroline (La Belle) a dit…

Moi aussi je suis maladroite à mes heures... Mes parents et mon Amour me disent souvent que ça fait partie de moi et que ça les fait rire ;-P Alors vivons avec !

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