mardi 31 mars 2009
Une question d'attitude
Très souvent dans la vie, et l'on ignore à quel point c'est vrai tant qu'on a pas constaté par soi-même le contraste d'un éventuel effort en ce sens, l'évolution des évènements est une question d'attitude.
Petit mari est le champion de la tolérance, je suis plutôt pointilleuse. Il faut parfois de l'un, et parfois aussi de l'autre. Mais surtout, il faut démontrer de la confiance et de la souplesse envers les gens avec qui nous transigeons, même si la cause nous semble perdue, et ce dans le but d'obtenir d'eux le meilleur possible.
Nous éprouvons quelques problèmes de condensation avec nos fenêtres neuves. En bonne cliente déterminée à obtenir du service, j'ai procédé en toute courtoisie cet hiver au signalement du problème. Un évaluateur de compagnie s'est déplacé, et j'ai été magnétisée par son savoir faire relationnel de vieux de la vieille, question marketing. Au téléphone il s'est exclamé en toute empathie pour ma cause, "la madame a des problèmes avec ses belles fenêtres neuves, Gerry, faut que t'envoie quelqu'un dans les plus brefs délais!". Voilà, il venait de gagner ma confiance. Pourtant, ce qui devait être un call de service de 10 jours s'est transformé en deux longs mois pendant lesquels j'ai eu le temps de redescendre de mon nuage.
Aussi, quand mars s'est pointé, j'ai signalé mon mécontentement au vendeur qui s'est assuré qu'une personne allait me venir en aide rapidement. L'individu qui s'est présenté avait tout d'une armoire à glace. Devançant de deux pleines heures un rendez-vous fixé, il m'a surprise en pyjama, les cheveux en bataille, dans le ménage. Peu ébranlé par le spectacle, il s'est mis à circuler dans la maison avec son air bourru. On peut imaginer que le mien n'était pas des plus rafraîchissant non plus... Ce gars allait casquer pour mon attente interminable, mon insatisfaction, il ne me paraissait pas sympathique, rien pour aider sa cause.
Mais un grand gaillard n'est nullement impressionné de nature par une femme frustrée, surtout lorsqu'elle s'exprime à demi-mots, avec des phrases assassines mais des sourires polis. Le sourcil arqué par l'indifférence, il s'est disposé à écouter placidement toutes nos mésaventures, et surtout notre inquiétude envers ce produit neuf et hors de prix qui nous ch** dans les mains. Il fallait bien que je le fasse, que j'explique les vraies affaires! Ce faisant, je m'appliquais à prononcer quelques remarques acides sur le rapport qualité-prix du produit et sur les inconvénients du choix de cette compagnie. Bref, mauvais moment pour lui, mauvais moment pour moi. Lors de cette visite, il n'avait à offrir que des contre-arguments de mauvaise foi, des explications fumeuses et bref, ayant une madame devant lui, il en profitait pour pelleter un peu plus fort dans la stupidité. Certaines de ses remarques, rapportées par la suite à Petit mari, ont bien fait rigoler. Il a refusé de regarder de plus près la fenêtre qui branle, faisant remarquer la normalité de la chose. Il a refusé de voir un quelconque défaut aux coupe-froids.
Le dit réparateur devait se pointer ce matin, pour terminer ce qu'il avait commencé. Encore une fois, il me surprends à peine habillée en toute hâte, au son du camion dans l'allée. Mais cette fois je n'en ai cure. Petit mari, travaillant pas très loin dans le quartier, va venir le rencontrer. Je vais pouvoir regarder ce dernier à l'oeuvre, tiens!
Petit mari arrive d'un pas leste. Je lui fais signe de monter à l'étage, où le réparateur oeuvre depuis peu. Je suis prète à espionner la conversation, certaine que ça va surement argumenter un peu! Il gravit les marches en sifflotant, ce qui ne manque pas de me titiller. Quelle est donc cette stratégie? La bonne humeur? Je ne peux saisir le moindre mot de la conversation entre les deux hommes. Ils semblent être sur une même longueur d'onde.
En redescendant peu après avec un sourire franc dans le visage, Petit mari annonce que monsieur le réparateur aurait soudainement constaté que certains coupes-froid auraient été taillé trop court. Je suis on ne peut plus surprise, étant donné que nous les avions examinés lui et moi précédemment sans qu'ils ne présentent le moindre problème. Restée seule avec le réparateur, soudainement souriant, nous entamons une conversation sur le manque d'isolation des murs de vieilles demeures, pouvant causer la condensation. Il y va d'anecdotes colorées, prenant le temps d'ajouter des détails alors qu'il m'avait auparavant à peine regardée. Plus conciliant, il vérifie toutes les fenêtres du bas, pour lesquelles il n'a pas été dûment mandaté. Il accepte de se pencher sur la fenêtre instable, trouve le problème cette fois et répare avec diligence! Je ne me départis pas de mon sourire et de ma bonne humeur: cette formule semble agir à merveille, pourquoi en changer? Monsieur termine dans la joie en me laissant les coupes-froids supplémentaires même sans y être obligé, et me fournit des petits carrés isolants pour que Petit mari puisse faire des tests... Puis il quitte, non sans m'avoir gratifiée, au moyen de ses nombreux aller-retours à l'extérieur, d'une trace de caca de chien sur la céramique. *soupirs*
J'écris ce billet et je me fais simultanément cette réflexion? Le réparateur n'était peut-être finalement qu'un macho fini, refusant de collaborer avec une femme. Les paroles de l'Homme de la maison ont opéré comme l'Évangile, mais les frustrations du sexe faible sont restées sans appel. Entre hommes, ils se seront reconnus et auront parlé le même langage?
Quoi qu'il en soit, je choisis de tirer une autre conclusion, une autre leçon. On obtient toujours davantage avec la bonne volonté, le sourire et la souplesse. Petit mari est mon mentor à ce chapitre, lui qui a la patience et la force morale pour vivre avec moi et élever une couvée de demoiselles parfois trèssss frustrées :o)
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6 commentaires:
À te lire on aurait dit un épisode du roman de Francine Ruel. "Et si c'était ça le bonheur?"
Hi hi hi.
À lire si ce n'est pas déjà fait. Très rigolo.
Aah, moi je trouve pas ça rigolo, ça me fait rager en songeant à "notre" propre "gars des fenêtres" qui n'est toujours pas revenu fignoler le travail mal fait. Tout cela aurait dû être terminé fin novembre-début décembre. Le boulot a été fait à la mi-février et ils ne sont pas revenus finir leur job.
Je suis comme toi: lorsque j'en ai mon casque, je suis exigeante quant à mon dû.
Mince consolation pour moi: la cie a fait une erreur de facturation à notre avantage. Vais-je m'en plaindre?
Mon homme est comme ton mari dans ces circonstances: doux, conciliant, tolérant (et moi qui fulmine derrière)..pfff...:o)
C'est probablement pour ça que les ''réparateurs'' font fit des médames qui probablement trop souvent, les attendent avec une brique et un fanal lors de leur visite parce qu'elles sont tannées du délai et des problèmes que ça occasionnent...
Alors que les hommes s'intéressent peut-être plus au ''comment'', à la manière dont ils vont se prendre pour le régler...
Ce qui est pas mal plus de leur ressort que les délais administratifs qui vous causent un problème.
ET malheureusement, je ne peux que les comprendre...
;)
Marilou,
(qui a souvent trop tendance à faire l'avocat du diable et à s'intéresser à l'autre côté de la médaille...)
Nous avons à peu près le même problème à la maison (de caractère). Mon chum a tendance à avoir l'air un peu bête au téléphone et à engueuler l'autre personne. Tandis que moi, je suis toujours polie et souriante et j'arrive à faire des miracles avec les gens. Je ne crois pas trop au sexisme... faut juste savoir prendre les gens :)Avec un gros sourire fendue jusqu'aux oreilles.
Bien moi j'opte pour le macho fini. Quand quelqu'un prononce les mots: "La petite madame..." hum...Çà sent pas bon.
Changeons les rôles tiens; un homme appelle pour signaler un trouble à ses fenêtres. La femme qui prend l'appel dit: " Le petit monsieur a des problèmes avec ses fenêtres..."
Personnellement je trouve çà infantilisant.
Provoquante comme j'en suis capable, je crois que j'aurais rendu la pareille à ce réparateur: " Le petit monsieur pourrait-il venir voir c'est quoi le problème?"
Nanou, il y a deux hommes dans mon histoire... le vrai misogyne est le deuxième, pas celui qui a dit "la madame..." ;o)
Remarque que celui-là (le premier) était un charmeur au sens un peu péjoratif, à n'en pas douter hihihi
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