lundi 16 mars 2009
Un enfant, une grâce
Hier soir, je regardais Petit mari, adossé aux chambranles de la porte du salon. Il suivait avec attention, en cette heure plutôt avancée de la soirée, notre petit lutin rose qui s'amusait ferme malgré la fatigue. Si bien d'ailleurs que c'est exactement ce qui prolongeait sa veillée. Concentrée et silencieuse, elle s'affairait à insérer les plus petits plats dans les plus grands, inévitable stade du développement. C'était un moment de pur émerveillement pour les parents que nous sommes.
Je regardais Petit mari, disais-je, et j'observais plus précisément ce sourire latent sur sa bouche, révélateur de l'état de grâce intérieur dans lequel il se trouvait. Je le voyais heureux, simplement à contempler ce petit bout de femme si douce, si charmante, mais à la fois si affirmée. Ce beau petit bouton de rose. Sa fille: brillante, autonome, éveillée, si ... que ne peut-on se dire à soi-même en qualité de parent à propos de sa progéniture, n'est-ce pas?
Paradoxalement, mon coeur s'est serré. J'ai vu mon chum dans le futur, vieilli et rendu un peu plus amer par le passage des années. Et j'ai mesuré combien ce bébé nous avais éloigné pour l'heure d'un tel état du coeur. Ces moments, ils sont là, ils sont uniques, ils ne reviendront pas. Nous les vivons dans un état de grâce, conscients du privilège qui nous est donné, de la chance qu'est la nôtre. Ce fut ainsi pour tous nos enfants. De notre point de vue, nous avons toujours été les plus gâtés, quoi qu'en disaient nos amis ou certains membres de nos familles respectives qui préféraient garder la liberté d'aller et venir comme bon leur semblaient. Hihihi! Nous avons vécu toutes ces premières fois, ces fêtes, ces tempêtes de neige et ces voyages à travers leurs yeux candides, la vie nous est restée douce parce qu'elle passait par eux.
Une certaine tristesse s'est mélangée à la joie, une tristesse toute maternelle, une maternitude égratignée. (J'ai emprunté ton terme, Sahée!!) J'ai alors laissé échappé une larme de déception à l'idée du deuil qui se profile. Après tous ces mois d'essais, nous commençons à penser que le babytrip est sur sa fin. C'est un étape normale de notre développement d'adulte aussi. Et il faut bien avouer que parfois, notre quotidien à trois enfants de famille-pas-si-nombreuse-finalement nous suffit amplement.
Mais bon, il reste une toute petite place à prendre, elle le sera encore pour plusieurs années, quoi que j'en dise, quoi qu'on y fasse.
;o)
Libellés :
Tranches d'amour
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
7 commentaires:
En te lisant, je repense à certains de ces moments que je vie également parfois. Simplement en tombant sur une photo de mes filles alors bébés, ou un dessin qu'elles m'ont fait alors qu'elles arrivaient à peine à tenir un crayon entre leurs minuscules doigts, ou en croisant une grosse bedaine dans un endroit public. La maternitude monte en mois comme la sève du printemps. J'ai en moi, comme dans bien des femmes, un "thermomètre maternel" qui fait monter le mercure parfois. Mais avec trois fillettes déjà à la maison, je réalise que le feu sacré de la maternité demeurera toujours malgré notre choix de se consacrer à nos trois filles.
Bonne journée!
En effet, je crois que c'est une maladie du coeur "incurable" ;o)
Comme je te comprends! Moi aussi, c'est avec un petit goût amer que je constate à quel point le petit dernier grandit. Surtout quand cette dernière grossesse que l'on souhaite ne vient pas.
Comme vous, on se prépare à tourner la page.
Toutefois, j'aimerais bien comprendre pourquoi cette fois-ci ça ne fonctionne pas :(
Moi je crois connaître les causes biologiques étant donné la vasovasectomie de mon conjoint. Il arrive qu'après quelques années une nouvelle fécondation ne soit plus possible. Il va passer un spermo demain matin et nous saurons d'ici un mois.
Mais qui sait, c'est peut-être aussi mon organisme qui est en cause!
Quoi qu'il en soit, il faudrait avoir le fin mot de l'histoire cette année.
Pour vous autres, c'est sans doute une question de temps. Si vous n'essayez pas intensivement, ça peut être plus long (tests d'ovulation, etc...)
ET moi, j'y croyais pas trop, mais y a beaucoup de mes connaissances (et moi incluse dois-je dire) pour qui ç'a marché le mois ou ils ont lâché prise...
J'm'imaginais déjà avoir mon atelier dans la chambre du 3e le mois suivant. Mon rêve de petit coin de paradis a été remplacé par mon rêve d'une famille agrandie... Pas vraiment eu de regrets. JUste un petit pincement au coeur en me disant que j'aurais mon coin qu'au départ en appart de mes gars soient dans une quinzaine d'années si tout va bien.
;)
Disons que le mois passé j'ai vraiment lâché prise... sans plus de succès ;o)
Et là tout est sur les blocs pour les deux prochains mois... Tu vas rire, mais pas question d'un bébé à Noel!! lol
Belle réflexion sur la parentitude. Mon PHilippe me demandait justement tantôt en le bordant, du haut de ses neuf ans: "Y a une chose que j'aimerais savoir, ça fait longtemps que je me demande qu'est-ce que ça fait d'être parent, ben tsé, ce que ça change dans notre vie."
Pour votre p'tit dernier. C'est souvent lorsqu'on lâche prise que...
Enregistrer un commentaire