Hum Hum Hum! (râclements de gorge de maître d'hôtel équivalents aux coups qui retentissent au théâtre)
En entrée: fromage râpé et tomates biologiques de la Gaspésie.
Repas principal: soupe au pois
maison accompagnée de sa biscotte de germe de blé.
Dessert/complément de repas:
shake de tofu mou aux fraises et bananes biologiques avec graine de lin avec morceau de barre tendre
maison faites de grains entiers et de noix.
C'est moi ou les enfants d'aujourd'hui mangent tellement mieux que nous, au même âge?
D'accord: pas dans toutes les familles!
Je sais! Et chaque famille compose avec des variables culturelles, des variables organisationnelles, etc.
Mais l'éventail des possibilités est tellement plus grand! Les connaissances parentales également! Même pour quelqu'un de néophyte, il est impossible de ne pas se retrouver
exposé un peu partout à des connaissances nutritionnelles de toutes sortes! Lundis sans viande, légumineuses camouflées dans le steak haché, lait d'amandes, part royale aux végétaux dans le diagramme circulaire qu'est devenue notre assiette, antioxydants dans le thé, le vin et les petits fruits, bactéries lactiques, importance des bons sucres et des bons gras,
alouettttttttttte!
Impossible d'ignorer ce type d'information quand on est le moindrement perméable à la pub des entreprises agroalimentaires qui, inévitablement, essaient de tirer leur part gourmande de la manne. De même, notre littérature populaire ne cesse de foisonner d'articles à saveur nutritionnelle, mettant les préoccupations sur la santé et les aliments à l'avant-plan. Phénomène générationnel également: les baby-boomers atteignent l'âge vénérable ou l'on commence sérieusement à adopter des comportements pour "faire attention" à notre corps afin de lui assurer une vieillesse agréable: cesser de fumer, faire de l'exercice et... garder un oeil attentif sur son profil de mangeur.
Bref: il existe depuis bon nombre d'années maintenant une culture de bons choix alimentaires. Malgré le fait que cette tendance aie parfois prêté le flan à la critique, je suis vraiment heureuse de son existence.
J'ai mangé des saucisses dans la poêle, du
baloney, le principal légume chez-nous était la patate, le principal fruit la pomme. Du jus
tang, des chips au vinaigre, et de la viande, toujours de la viande. Bon je ne suis pas morte, mais je pourrais être en bien meilleure "
shape", ça c'est certain. Je n'ai jamais conservé mon poids santé très longtemps car j'ai accumulé suffisamment de cellules adipeuses dans ma tendre enfance pour qu'il me faille les garder sous haute surveillance à perpétuité.
C'était
ça, c'était l'époque. Pourtant mes parents étaient à mille lieux de la pauvreté, mais ils ne
savaient pas. Les mangeurs de yaourt, dans ces temps-là, étaient marginaux! Si l'on regarde l'état de santé (diabète, syndrome métabolique, etc.) ainsi que la charge pondérale de la société actuelle, la formule d'antan était loin d'être magique c'est évident. Le plus effrayant cependant, c'est qu'à la lumière de toutes les connaissances nutritionnelles d'aujourd'hui, la situation progresse encore si lentement tant chez les jeunes d'aujourd'hui que chez les adultes! Disons-le: les habitudes sont tenaces! Il ne faudrait pas non plus jeter le bébé avec l'eau du bain: la patate est très nutritive lorsqu'elle n'est pas frite ;o) Mais ce qu'il y a de différent d'avec l'époque précédente, c'est que nous n'avons plus l'excuse de la béate ignorance. Ce n'est ni difficile ni plus cher de manger comme il faut. Tout le monde a accès au savoir, maintenant, au pouvoir également,
au vouloir? C'est un
work in progress!
En attendant, je me flatte d'inculquer de très bonnes habitudes alimentaires à mes quatre enfants. Sans intransigeance, sans régime de peur ou d'interdits. Les aliments moins nutritifs ont la part de gâterie occasionnelle. Les aliments sains
et variés font le quotidien. Ainsi, dernièrement, nous avons eu notre premier
McDo depuis une année complète. Je ne me rappelle plus la dernière poutine! Une frite de la cantine, c'est comme le chocolat de Pâques ou celui de la St-Valentin: un évènement culinaire. Parlant de chocolat, j'ai dû cuisiner celui d'il y a deux semaines: les enfants se sont rapidement désintéressés des restes de leur festin une fois la fête terminée. J'y ai vu un gage de succès en ce qui concerne l'éducation de leur (dé)goût de sucre raffiné. Yé!